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  • : Le Petit Nicolas mais en Plus Grand
  • : Imaginez seulement que le Petit Nicolas soit devenu Grand ... Les aventures d'un ex étudiant en droit gaffeur, aujourd'hui en poste à Montréal.
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Bienvenue sur le blog du Petit Nicolas mais en Plus Grand !

Ce blog présente les navrantes aventures d'un ex étudiant en droit gaffeur et étourdi, sous la forme de petites histoires tirées de la vie réelle et tournées monstrueusement en auto-dérision. Depuis Juin 2011, le blog traite de mes nouvelles aventures au Canada et de mon installation à Montréal. Il n'est pas nécessaire d'avoir lu les anciens posts pour comprendre les nouveaux, ceci étant, et si c'était par la fin du blog que tout commençait ?

Alors pour reprendre depuis le début : 31 Octobre 2005 - Halloween et moi

Bonne lecture !
Nicopoi@GrandNicolas.com
22 octobre 2008 3 22 /10 /octobre /2008 15:52

Pour ceux qui auraient pris ce blog en cours de route (ce qui serait lamentable et consternant, mais bon, loin de moi l'idée de vouloir vous juger), alors que je n'avais pas totalement bouclé ma première année en droit (disons qu'il me restait seulement 8 matières sur 11 à passer à la repêche), je me suis lancé dans une procédure aux prud'hommes contre l'employeur indélicat qui fut le mien cette année là, employeur dont la particularité était de croire qu'un employé adore faire des heures supplémentaires à tire-larigot gratuitement et rien que pour ses beaux yeux.

Fatale erreur, d'ailleurs : il n'avait même pas de beaux yeux.

Cette expérience, qui contribua à me faire comprendre toute la portée de la notion d'ulcère carabiné, dura plusieurs années, durant lesquelles j'allais me défendre seul (sans avocat, ndrl) face à une avocate qui m'inspira à chaque fois que je croisais le fer avec elle le sentiment que dans le fond, les Aliens ne sont pas si effrayants que cela, tout en sachant pertinemment que je ne partais peut-être pas dans cette aventure avec les meilleures cartes en main, mon employeur étant également juge aux prud'hommes du tribunal où je l'attaquais.

Quand je vous dit que j'ai tout de même des tendances maso.

Pour résumer rapidement la procédure, voilà ce que cela a donné :

- J'ai dans un premier temps attaqué en référé, où j'ai à peine eut le temps de me réjouir, puisque la décision qui me donnait raison étant étrangement mal argumentée (à croire qu'une main innocente avait fait sauter le passage expliquant pourquoi on me donnait raison), j'allais me faire pourfendre par la Cour de Cassation avant d'avoir pu digérer convenablement la bouteille de champagne que j'avais imprudemment débouchonnée.

- Dans un second temps, nullement décontenancé par l'étrange coup du sort que m'avait réservé le référé, j'allais me lancer donc dans une procédure au fond. Ayant reçu un courrier de l'avocate m'informant qu'elle demanderait à l'audience un report, je jugeais utile de ne pas me déplacer : le temps de me raviser, je n'avais plus que mes yeux pour pleurer et mes mains pour signer une nouvelle réinscription du dossier lorsque je constatais que l'avocate avait profité de cette absence pour faire annuler la procédure.

Lorsque enfin nous plaidions (1 an plus tard, l'avocate prétextant à chaque fois un nouveau report), les juges allaient décider de ne rien décider et de s'en remettre à un juge départiteur, c'est à dire un juge professionnel (du TGI, ndrl) qui allait s'avérer être la mère de l'un de mes meilleurs amis du collège.

J'ai eu beaucoup de meilleurs amis au collège.
Juste le temps de me rendre compte qu'ils ne l'étaient pas tant que ça, en fait.

Par conséquent, et cette dernière me reconnaissant ce qui aurait tendance à démontrer que je n'ai pas vieilli tant que ça mais passons, la juge allait se déclarer incompétente, et l'affaire était renvoyée devant les prud'hommes de Carcassonne. Ces derniers allaient considérer que n'ayant pas transmis la copie de mes pièces à la partie adverse, et bien que la procédure aux prud'hommes soit orale, le respect du contradictoire n'avait pas été respecté, donc ma procédure était abusive, donc bim : c'est moi qui me retrouvait condamné à verser des dommages intérêts à mon ex employeur.

Moins de 5 secondes après avoir lu cette décision, et nonobstant mon cœur se la jouant soudainement « Alerte à Malitoulouse », j'avais fait appel de cette décision que les opposants de Dopey auraient probablement jugé d'inique.

C'est ainsi que 6 mois plus tard (ou plus, mais nous n'en étions plus à quelques années près), l'affaire allait repasser devant la Cour d'Appel de Montpellier. Pendant que ma brune (déjà !) se trémoussait sur son banc en se demandant si elle pourrait profiter du statut de veuve sans que nous ayons été mariés, l'avocate allait sortir la même argumentation assez consternante que celle que j'avais entendu 4 ans durant, m'opposant des attestations bidons des employés (notamment d'une fille qui avait été mon amie et que j'avais fait rentrer dans le boulot pour lui rendre service. Les photos de son mariage avec le fils du patron sont sur Facebook ...), et des roulements de yeux à faire peur à un public pourtant averti.

Cela jusqu'à ce qu'un juge lui fasse placidement remarquer que « mais c'est totalement illégal » de payer des heures supplémentaires sous la forme de primes masquées.

... Je me suis rarement senti aussi puissant qu'en la regardant à ce moment là, ces quelques secondes où les bras lui en sont tombés, et la bouche par la même occasion.

L'autre fois, c'était quand j'avais volé un « Tigrou géant » dans un cinéma du centre ville.
C'est dire.

(...)

Tout cela pour dire, aux amateurs qu'une aventure aux prud'hommes tenterait :

- Oui, il est possible de s'auto-représenter aux prud'hommes. Dans le fond, ce n'est pas si difficile, et les affaires aux prud'hommes n'étant généralement pas les plus rémunératrices pour des avocats, vous aurez très probablement plus de conviction que l'un d'eux pour expliquer les raisons de vos griefs. Ceci étant, je recommande de ne pas s'auto-représenter lorsque le conflit porte sur plus de 3 années de travail : un avocat saura plus surement trouver des subtilités dans ce type de cas de figure pour augmenter les dommages-intérêts qui pourraient vous êtres versés.

- Non, n'espérez aucun traitement de faveur parce que justement, vous ne seriez pas avocat. Il vous sera demandé de fonder vos demandes, et lorsqu'un juge dit « fonder », cela veut dire se baser sur des articles du Code Civil, du Code du Travail, etc, et surtout, il vous faudra prouver vos dires, cela de façon cohérente et non exagérée : le Zola n'a jamais ému un conseiller aux prud'hommes.

Ou du moins ils ne sont pas nombreux.

- « La procédure est orale », soit. Mais cela veut dire beaucoup de choses : dans un premier temps, qu'il vous faudra tout de même rassembler un certain nombre de preuves écrites, et qu'elles devront constituer un dossier que vous devrez transmettre (la copie, pas les originaux malheureux !) à l'avocat de votre ex employeur, en plus de conclusions qui résumeront vos griefs. Dans un second temps, procédure orale signifie : c'est à l'audience, lorsque vous prendrez la parole, que se jouera votre dossier. Aux premiers mots que vous exprimerez, le juge se fera une idée sur votre affaire, et ira piocher ensuite dans les dossiers les éléments qui étayeront son idée. Donc ne croyez pas un fugace instant que le juge ira regarder à la loupe les papiers soigneusement annotés de votre dossier : si vous vous êtes royalement vautrés à l'audience, vous pouvez d'ores et déjà préparer votre déclaration d'Appel.

- Non, on ne dit pas « Votre honneur ». Arrêtez les séries américaines, ne levez pas la main droite en disant je le jure, et optez plutôt pour « Monsieur/Madame le président/la présidente » : on est pas en République pour rien.

- Oui, rassemblez toutes les preuves que vous pouvez. Vous avez le droit de faire des copies dès lors qu'elles peuvent servir votre dossier, et elles seront drôlement utiles. Concernant vos horaires de travail, notez les soigneusement dans un agenda, celui-ci fera une preuve tout à fait valable, même si votre ex employeur le conteste et produit une attestation de votre ancienne amie du lycée jurant que contrairement à ce que vous dites, le dimanche à 17h15, vous n'étiez pas encore arrivé.

Dire que je t'ai aidée, toi ...

- Il est également possible de s'auto-représenter devant la Cour d'Appel, ce sera devant la chambre sociale de cette dernière.

- Les juges aux prud'hommes n'en sont pas réellement : c'est pour cela qu'on les nomme « conseillers aux prud'hommes », ce ne sont pas des « professionnels » de la justice, mais de simples élus aux élections prud'hommales (celles là même pour lesquelles vous devez voter d'ici la fin de l'année en totale absence de connaissance de cause ...). Ces juges se réunissent à l'audience en nombre paire, un ou deux représentant les conseillers employeurs, un ou deux autres représentant les conseillers salariés. Lorsque les juges ne se mettent pas d'accord, on ne passe pas directement à l'Appel, mais à la départition : cela veut dire concrêtement que aux juges qui n'ont pas réussi à se décider, se greffe un magistrat professionnel (le plus souvent du Tribunal de Grande Instance du ressort), qui fera pencher la balance d'un coté ou d'un autre.

- D'autres question ?


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20 mai 2007 7 20 /05 /mai /2007 17:24


Il y'a 4 ans de cela , j'étais un jeune étudiant en droit prometteur (5 lecteurs morts de rire en moins , décompte continu) , plein de talent , doté d'une énergie et d'une foi en la justice inébranlable , persuadé que je l'étais que les méchants avaient toujours tord et qu'à la fin , un gentil juge mettait fin , ah ah , à leurs machiavéliques machinations .

Mmm ? Ah , pardon .
350 lecteurs morts de rire , décompte continu .

C'est ainsi que tout à l'innocence de mes jeunes années , je me lançais dans une bataille juridique digne selon moi de faire passer celle des thermopyles pour un simple pique-nique champêtre , opposé que je l'ai été à mon ancien employeur , qui s'avéra également être juge dans la juridiction ou je l'attaquais (sic) , et à une avocate , que dans un excès de courtoisie , j'éviterais de décrire car on pourrait me reprocher d'être bassement mesquin .

Vous ne saurez donc pas que je lui trouve un air de chose fripée aux cheveux vaguement blondins (les blancs commençant à prendre le dessus , hééélas) , sorte de croisement entre pollux et ma regrettée prof d'histoire , Mme Fontdeville .

Ceux qui l'ont connu témoigneront dans leurs commentaires . Merci d'avance d'avoir le clavier lourd .

Pour résumer , ayant choisi de me défendre seul , l'affaire à très vite tourné en une sortes de condensé des séries Ally McBeal et Urgences , avec la violence de la passion du Christ dans les séquences les plus hard . De plaidoiries en plaidoiries , nous voguions joyeusement de juridiction en juridiction , gagnant ou perdant différentes batailles , sans toutefois aboutir à autre chose qu'une haine de plus en plus vivace entre les 2 parties .

Lors de la dernière audience , il y'a un mois à Montpellier , que quelqu'un dans l'assistance éternue et c'était la troisième guerre mondiale . Au bas mot .

Aaah , les aminches . Si vous saviez ce qu'il est dur de pas imiter la danse du kangourou en plein tribunal , lorsque vous entendez l'avocate adverse dire une ânerie sans nom , et qu'un juge la reprend en lui disant "mais ... mais c'est totalement illégal !" .

Elle s'est retournée . Cela n'a pas duré longtemps , mais l'espace d'une demi seconde , j'ai vu la peur , la terreur , l'angoisse dans ses yeux , un peu l'expression d'effroi qu'affiche l'abbé Vilecourt dans l'excellent film "ridicule" lorsqu'il se rend compte qu'il a peut-être légèrement surestimé l'humour de Louis XVI . Elle a lancé ce regard de détresse , articulant péniblement un "non mais je ne fais que citer Mr Nicopoi , ce n'est pas ce que je voulais dire moi" .

Comment pouvais je résister au plaisir de répondre "non seulement vous l'avez dit , mais je le prouve ..."

(...)

Mercredi .

J'ai passé la nuit , sinon les 2 dernières semaines , à agrandir juste un petit peu pour rigoler mon ulcère , m'angoissant en me demandant si finalement les juges n'allaient pas changer d'avis . J'ai passé la matinée à me retourner l'estomac , repoussant le moment ou j'appellerais la cour d'appel de Montpellier pour enfin avoir ce résultat de jugement , qui , selon qu'il soit bon ou mauvais , ferait que j'aurais le choix entre retrouver cette confiance qui m'habitait , il y'a 4 longues années , ou entre me pendre en ayant ingurgité du cyanure périmé , sans oublier d'ouvrir le gaz , sait-on jamais .

Enfin , j'appelais .

(...)

Nico , plus que rêveur et déglingué des nerfs , décompresse en fumant une cigarette dans la rue .
L'envie de me détendre me pousse à me diriger vers le kiosque le plus proche , afin de m'acheter le canard enchaîné .

Je rentre dans le commerce , et me dirige directement vers le présentoir . Alors que je relève la tête , ayant saisit mon journal , je constate que l'avocate , enfin , le cochon vaguement blond tendance blanchâtre , est aussi dans le bureau de presse .



Je souris .

"Eeeeh , c'est vous !" , m'exclamais je bruyamment , un sourire radieux inondant mon visage .

Elle leva les yeux au ciel , avec la même expression détestable de mépris qu'au tribunal .
Visiblement , elle ne sait pas . Tant mieux .

Je payais , goguenard . Et en partant , je lançais au commerçant un joyeux "excellente journée" .
... et me penchais à l'oreille de l'avocate excédée , lui soufflant "pour moi , elle l'est ..."

De Profundis .

... Par ses motifs , condamne Mr JPH à verser la somme de X euros à Mr Nicopoi ...


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20 mai 2007 7 20 /05 /mai /2007 12:13

En attendant le post du jour , je vous recommande de lire ces trois petits articles en rapport avec celui qui vient :

30 Janvier - Un Passage a Tabac - Part 1
31 Janvier - Un Passage a Tabac - Part 2
24 Juin - Rancune Jurisprudentielle

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24 juin 2006 6 24 /06 /juin /2006 19:34
« Saleté de téléphone ! » . Il doit être quelque chose comme 7h du matin , et entre le sentiment qu’ouvrir les yeux me serait plus difficile que d’arriver un jour a parler calmement a une personne me soutenant que le communisme n’a jamais été appliqué en Russie , et celui qu’expérimenter a nouveau une frappe non chirurgicale avec l’objet de ma contrariété contre le mur de la poste d’en face serait non seulement idiot mais hautement préjudiciable a mon portefeuille criant effroyablement douleur en ces temps de consommation effrénée , je choisis l’option « tenter de comprendre ce que veut me communiquer l’olibrius n’ayant pas peur de s’attirer ma sainte colère en me sortant du lit a des horaires indécents » .
 
« Nico ? On se retrouve a la voiture alors ou chez toi ? »
 
Gulps . Mon père . Vite , fait fonctionner ton cerveau et essaie de comprendre la raison d’un appel aussi matinal que douloureux . Ok , pléonasme .
 


Se retrouver a la voiture ? Soit . Bien qu’ayant les idées particulièrement confuses , du moins plus qu’en temps normal ce qui reste toujours possible contrairement a ce qu’en pensaient des âmes médisantes , je ne crois pas me souvenir avoir évoqué avec mon doux daron une échappée façon Thelma et Louise , quoique je trouve en soit l’idée particulièrement séduisante . Quand j’aurais compris ce qu’il me veut , je pourrais toujours lui proposer .
 
« Vu que tu es tête en l’air (quand je vous disais que les gens sont médisants) , je me permets de te rappeler de ne pas oublier ton dossier » .
 
Je me suis redressé plus vite qu’il n’en fallait a un vieillard sénile pour éprouver une joie confuse après avoir avalé une pilule bleue . Ou deux . « Le procès ! Carcassonne ! JPH ! La vieille pute d’avocate ! » .
Je confirme : je suis désagréable des le réveil . Particulièrement au réveil . Foutez moi la paix au réveil .
 
Oups , je m’égare .
 
Après avoir pris une douche n’ayant pas uniquement pour propriété d’avoir été aussi furtive que vaguement palliative a ma vague ressemblance a un Zombie de Romero particulièrement amoché , je courrais comme un dératé rejoindre mon doux daron qui par bonheur ne releva pas trop cruellement que mes traits tirés , dus a la soirée de la veille ou je m’étais encore retrouvé a faire des singeries Place du Capitole dans le vague espoir de plaire a une fille dont le prénom m’avait demandé un effort de mémorisation hors du commun (elle dut me le répéter 3 fois , no comment) , bref , que mes traits tirés ne risquaient donc de porter une atteinte trop indélébile a l’image de sérieux que j’allais devoir donner devant mes juges médusés .
 
Ceux la ne sauront jamais que sous la veste enfilée dans l’extrême urgence se cachait une chemise qui était blanche quelques heures plutôt , c’est a dire avant que la soirée ne tourne au concours de lancer de confiture .
 
Etant d’une nature , disons particulièrement anxieuse , et surtout , ayant une tendance a prendre très a cœur mes vieilles rancœurs , les exacerbant parfois plus que de raison (donc pour ceux qui ne savent lire entre les lignes : toujours au delà de raison) , j’ai eu la contrariété d’éprouver depuis ma première rencontre avec cette vieille radasse de violentes pulsions a son encontre , ayant déplacé la haine que j’éprouvais pour l’employeur vers sa représentante , qui au delà de son aspect physique burlesque et pour tout dire particulièrement repoussant (on va encore m’accuser de n’être que moyennement objectif) , m’attaque a chaque audience sur des points qui me semblent en toute honnêteté peu juridiques .
 
Est ce que je fais du délit de sale gueule moi ? Non ? Bon , alors !
 
Après avoir pris 2 cafés qui ne furent pas de trop pour m’éviter un coma somnolique (ne sortez pas le petit Robert , j’improvise) , nous prenions la direction du tribunal , ou j’avais l’espace de quelques minutes le loisir de savourer l’absence de la morue , qui dans son mépris envers la petite juridiction de Carcassonne éloignée de ses standards plus « bourgeois » Toulousain , ne jugea pas utile d’arriver avec moins de 15minutes de retard .
 

Son arrivée grotesque , de par la demi tonne de maquillage étalée sur ses rides plus que naissantes et de par la valise traînée derrière elle comme si elle avait fait une expédition au fin fonds de l’Amazonie , fut un régal pour les yeux que seul le ridicule de Sevran aurait su , potentiellement , égaler .
 
J’ai bien dit potentiellement .
 
A peine était elle arrivée qu’elle commençait son show , arguant que le dossier était mal construit , que des pièces n’avaient pas été communiquées , que j’étais un bouffon , bien que cette dernière pique ne fut pas exprimée audiblement mais le ton y était pour que cela puisse être ainsi perçu par toute personne dotée d’un minimum de jugement propre .
 
Manque de chance pour cette dinde , ayant passablement mal digéré lors de l’audience précédente ce chapitre de son argumentation qu’elle avait complété d’un «Mr Poirier devrait retourner a ses études» , j’avais préparé cette fois ma réplique , et je l’interrompais d’un vibrant « Maître L. semble peu suivre la jurisprudence » , sortant un arrêt qui avait l’avantage d’anéantir violemment son argumentaire , et de la couvrir de ridicule , plus accessoirement .
 
Nico 1 , Radasse 0
 
S’en suivait les plaidoiries . J’avais décidé de prendre une ligne d’attaque soft , ne pas chercher a tirer sur l’ambulance en prenant un ton « je réclame ceci parce que c’est naturel » . Croyez le , dur d’apparaître naturel quand on réclame 5000€ .
 
En revanche , n’ayant franchement aucune chance de défendre l’indéfendable , l’avocate préféra adopter une attitude agressive , m’attaquant sur des points n’ayant aucun rapport avec mes demandes , ce qui en plus de ne pas faire sérieux , avait un coté folklorique , particulièrement lorsque partant dans le hors sujet , elle s’en prenait a un autre employé auquel je n’avais même pas l’espace d’un instant fait allusion .
 
M’attaquer en traitant un autre employé d’obsédé mettant mal a l’aise les femmes était a mon avis une manière plus ou moins implicite (rectification : absolument implicite) de reconnaître que dans l’incapacité de faire fonctionner son cerveau a la recherche d’un vrai argumentaire , la retraite menaçait la pauvre femme …
 
Nico 2 , Radasse 0 mais but plus que volé . J’ai honte …
 
Pour être totalement franc , j’étais quand même un brin tendu a la fin de l’audience , n’acceptant que  difficilement d’entendre nombre d’inepties sans avoir le droit de broncher , ou mieux de fracasser le crane d’une menteuse ayant basé son argumentaire sur tout , sauf des arguments juridiques .

Aussi mon père m’intimait t’il l’ordre de m’asseoir et de laisser filer la morue (je n’ai jamais fait de pêche) , sentant bien que je risquais de la suivre dans un élan de haine avec des intentions aussi peu amicales que celles de la Chine envers Taiwan .
 
Il est vrai qu’une plainte pour coups et blessures eut pu retirer une certaine crédibilité a mon dossier , mais j’avoue que dans cet instant c’etait un risque que j’étais prêt a courir , les yeux exorbités et la haine déformant au possible mon visage crispé …
 
On se venge comme on peut . Ayant après une brève « recherche » sur Internet découvert l’age de l’avocate , je marchais dans sa direction et lui glissait a l’oreille , arrivé a sa hauteur un insidieux « Bientôt 50 ans ? » , qui d’un je l’espère aura l’effet dévastateur d’un « Capitaine ? La barbe , au dessus ou au dessous ? » , la rongeant atrocement la nuit (« mais comment connaît il mon age ? ») , deux aura le mérite de rebondir dans son crane lorsque le jour de son anniversaire , elle recevra des vœux d’avocats ayant malencontreusement étés informés sur son age …
 
Personne ne m’égale au jeu des coups sous la ceinture .
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18 février 2006 6 18 /02 /février /2006 20:16
Le chèque de solde de tout compte avait a peine refroidi dans ma poche que je fonçais aux Prud’hommes dégainer l’artillerie lourde .
 
Toutes les fois ou j’avais du serrer les dents a écouter les monceaux de reproches que me déversait JPH (l’employeur) , toutes les fois ou je déchargeais ses cartons (qui aurait cru que quelques cigarettes puissent peser autant qu’un demi régiment d’enclumes ?) en me demandant si mon épaule allait rester accrochée au carton , ou si le carton resterait accroché a mon épaule (au choix …), bref , toutes ces fois aussi horripilantes qu’un Arthur faisant mine de compassion (par exemple) ou l’envie me tiraillait de laisser libre court a ma colère et de sauter par dessus son bureau pour lui refaire le visage façon Picasso , je tenais le coup en pensant a ce jour béni ou je pourrais exprimer ma colère a travers les quelques chiffres de l’indemnité que je réclamerais aux Prud’hommes …
 
… j’ai mis beaucoup de zéros sur ma demande …
 
S’en suivait une période de préparation d’artillerie . J’envoyais des courriers dont le ton poli cachait entre les lignes des attaques aussi assassines que haineuses , et l’autre me répondait en m’accusant de tout les maux de la terre , tout juste n’étais je pas responsable selon lui de l’inefficacité de la ligne Maginot .
 
… il est vrai que je n’ai jamais été très patriote .
 
Dans un premier temps , je gagnais face a lui en procédure de référé (dite d’urgence , cad 9 mois d’attente « seulement ») sur le paiement du mois de préavis , procédure qui s’achevait sur un pourvoi en cassation dont la conclusion était vaguement «allez vous faire voir avec vos fumeuses histoires , on a plus important a juger …» . Mais c’était si joliment dit …
 
Le droit est décidément l’art de s’envoyer des horreurs en prose . Quand je vous dit que c’est une vocation …
 
Dans un second temps , je lançais une procédure de jugement (un peu moins d’urgence , oh pas grand chose , ça ne fait que 3 ans que cela dure) dans laquelle JPH préféra passer la main et confier son dossier a une avocate .
Je sais que l’on prendra cela pour du mauvais esprit , mais je vais quand même tenter de faire une petite présentation objective de cette dernière : elle a à peu près la tête de Daisy , la fiancée de Donald , avec le maquillage de la mère de Lionel dans Braindead . Elle m’inspire d’ailleurs la même sympathie que cette dernière , bien que la mère de Lionel ait au moins le mérite d’être drôle par moments …
 
Me battre contre cette espèce de radasse d’avocate , qui est accessoirement haïe par ses confrères (elle gagne quelques procès de temps a autre surtout en faisant des coups foireux sur la procédure . Manque de bol , je suis un as aussi . Ah , pardon . Du coup foireux …) et qui ne pourront que m’être reconnaissant de la rendre chèvre , cela est un pur plaisir .
 



2 spécialistes des coups sous la ceinture , cela donne un duel épique . Avant la première audience , elle m’envoya une lettre dans laquelle elle m’informait qu’elle allait demander un report de l’audience , donc que je n’avais pas a me déplacer . Le matin de l’audience , saisit d’un doute aussi sombre que le ciel de Paris un jour de grève de la RATP , je me rendais sur place « au cas ou » et constatait qu’elle avait réclamé non pas le report mais la radiation de l’affaire . Bien joué Gertrude … hop ! J’ai réinscris l’affaire …
 
Pour l’audience suivante , elle semblait vouloir chercher autant la bagarre qu’un Hooligan mal réveillé . J’obtenais un report a son grand Dam , la ridiculisant un peu au passage devant nombre de ses confrères . Elle se vengeait la fois d’après en réclamant a son tour un report . Bah , un an de perdu , qu’est ce que c’est ?
 
Arriva l’acte IV . Cette fois , nous étions 2 a chercher la bagarre , et j’avais l’honneur de tirer le premier . Je provoquais une suspension de séance en invoquant le caractère oral de la procédure des Prud’hommes pour avoir le droit de lire mes conclusions , que je n’avais pas communiqué a l’autre raclure . J’obtenais gain de cause …

Sur mes 20 minutes de plaidoirie , j’en utilisais 10 pour envoyer des petite phrases cinglantes (« les attestations fournies par Mr JPH sont intéressantes … surtout quand on voit leurs auteurs ! Le beau fils , la petite amie du fils , l’employé qui obtient son licenciement le jour ou il signe l’attestation … ce n’est plus des attestations , c’est une recette de famille ! ») …
 
Les conseillers des Prud’hommes n’ont pas réussi a s’entendre (ou alors peut être n’avaient ils pas envie de se prendre une balle perdue du duel) , aussi l’ont ils joué a la Ponce Pilate en refilant le bébé a un juge du TGI .

Une petite année d’attente supplémentaire passa .
 
(…)
 
Cette semaine , j’ai passé mon mercredi soir a me préparer un argumentaire aussi infaillible que mère Teresa dans ses bons jours , voulant surtout a tout prix éviter un énième report . Comme le disait mon alter ego , « on ne peut pas éviter la guerre , on ne peut que la retarder a l’avantage de son adversaire » (Machiavel était un génie) : après 3 ans d’attente , je risquais de me retrouver avec des bombes nucléaires en face de moi , mieux valait en finir au cas ou …
 
Jeudi matin . J’ai dormi 3 heures , ce qui fait que quand j’émerge , j’arrive a ouvrir un premier œil en pensant qu’un café rendra mon agonie moins douloureuse .

… J’ai du me rabattre sur du thé , je n’avais plus de café . L’impensable était arrivé . Un triste présage , en somme .
 
Mon père voulant me voir a l’œuvre , je lui avais donné rdv aux tribunal , et quand il m’appelait pour me faire remarquer que j’étais légèrement en retard , je lui disais de m’attendre en cherchant du regard l’avocate de la partie adverse , lui présentant ainsi : « tu vas voir , c’est facile de la reconnaître , c’est du Frank Margerin tout craché . Cherche l’avocate au look le plus ahurissant » .

… Il l’a reconnu .
 

Arrivé sur place , petite frayeur en ne voyant pas mon nom sur la liste d’appel des affaires . Dans ce type de situation , je suis souvent frappé du syndrome « Topper Harley » , mais la je me suis surtout précipité dans le bureau du greffe avec le regret de n’être pas venu avec un double shotgun …

… c’est a ce moment la que j’ai entendu « Affaire JPH / Nicopoi » . J’ai rengainé mon shotgun, mais le mal était fait : j’étais aussi tendu qu’un général Américain apprenant le désastre de la baie des cochons . Pas l’idéal pour plaider .
 
Nous sommes rentrés dans le bureau de jugement , et j’ai pu commencer a me marteler de « non Nico , égorger l’avocate n’est pas une solution … non Nico , égorger … » . J’étais donc dans les meilleures dispositions du monde .
 
Et la , Bling ! Arrive la juge , et dans ma tête , tout le monde autour de moi s’écroule . Cette juge , je la reconnais instantanément : c’est la mère d’un de mes anciens meilleurs amis . Et alors que je la vois s’installer , je vois un logo se plaquer sur elle , type « fumer tue » , mais dont le slogan serait « va se déclarer incompétente des qu’elle t’aura reconnu » .
 
Ca a pas loupé . Devant l’avocate médusée , elle m’a sorti avec un grand sourire «ah mais attendez , il y’a un problème , je connais Mr Nicopoi depuis qu’il est tout petit (heureusement qu’elle n’a pas dit «bien qu’il n’ait pas trop grandi depuis» , ma sainte colère se serait reportée sur elle …) donc je ne peux que me déclarer incompétente …»
 
J’ai défoulé ma colère sur l’avocate , en choisissant la juridiction la plus éloignée rien que pour lui mettre en l’air une journée .
 
Ce n’est peut être pas grand chose , mais c’est déjà pas mal .
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31 janvier 2006 2 31 /01 /janvier /2006 19:47
Le travail était devenu depuis quelques temps peu marrant , il allait devenir insupportable ...
 
La première mesure de rétorsion ne se fit pas attendre . Je recevais une sympathique lettre (en recommandé AR , au cas ou je n'aurais pas compris) m'informant que le tabac , en pleine "restructuration" , allait connaître quelques changements (dans un moment d'enthousiasme , je croyais que cela voulait dire que les primes seraient payées...) et que je devais communiquer les horaires de journée ou j'étais disponible , le soir allant être attribué a un autre salarié ...
 
Dans le registre "vous n'êtes plus le bienvenue" , on n'avait pas fait aussi bien depuis les Russes de Nicolas 1er accueillant la Grande Armée de Napoléon .
 
Mesuré comme un Dalaï-Lama , je n'allais pas réagir a cette bête provocation et je décidais de faire celui qui n'avait rien reçu . Je recevais alors un second recommandé me faisant part "d'erreurs de caisse" , "de retards" , et de "tenues incorrectes" . Le délit de "sale gueule" (dixit Chirac) étant caractérisé , venait la charge ultime : "vous nous avez  communiqué votre désir de partir en vacances en Aout , mais n'ayant formulé cette demande par écrit (je l'avais évidemment faite , mais comment le prouver ? Quelle raclure ...) , nous n'avons pu prendre cette demande en compte ..."
 
... Ah , tu veux jouer ?
 
De ce jour , j'arrivais systématiquement au travail a l'heure pile , la ou la coutume était d'arriver 15minutes en avance pour préparer la caisse (minutes bien évidemment non payées , ne rêvons pas !) . Je ralentissais aussi un peu le rythme avec les clients , la file d'attente s'allongeant quelque peu ...
Tout le monde peut être mesquin . Et je suis le pire a ce jeu la .
 
La guérilla s'installait , agrémentée de convocations intempestives au bureau du Boss pour des prétextes fallacieux ("vous avez offert 5 centimes a ce client !") , quand ce n'était pas le tyran qui se déplaçait au sein du tabac après m'avoir observé sous toutes mes -gracieuses- coutures a travers une de ses 20 caméras truffant le magasin ("je vous ai vu ! vous avez dissimulé quelque chose dans votre poche ! - vous voulez un tic tac , monsieur ?") .
 
3 mois a ce rythme aussi enjoué que le Requiem de Mozart passèrent ...
 
Se profilait alors le mois de Juillet . N'ayant pas oublié que si je voulais des vacances cette année la (sans quitter ce boulot , ndrl) , il me faudrait brunir sur les plages aux alentours de Novembre , je décidais de mettre un terme a la partie en démissionnant au 1er Juillet , ce qui avec le mois de préavis me libérerait au 1er Aout . Dans le meilleur des mondes ...
 
Cependant , un peu déstabilisé d'avoir du en arriver a ses extrêmes , j'avais du mal a me lever le lendemain -un dimanche- (j'exagère un peu , le fait que je ne dorme pas seul était plus responsable de mon réveil tardif) . Aussi ne me présentais je pas au boulot ce jour la ...
Jésus proposait de tendre la deuxième joue : il n'est jamais passé a l'acte ...
 
Le lundi , arrivant comme une fleur et le sourire narquois , j'étais envoyé au bureau , ou j'apprenais qu'il était "hors de question" que je bosse une journée de plus . N'étant pas fait mention au cours de ce charmant moment (sic.) de la lettre que j'avais envoyé , je comprenais que la poste avait été égale a elle même -donc terriblement en retard- et que j'étais en position de force pour négocier ma démission -sachant que ma lettre de par son antériorité rendraient caduc les conditions les plus inacceptables que je pourrais signer ce jour la- ...
 
"J'accepte de démissionner , mais alors je veux faire mon mois de préavis et que mon salaire me soit versé demain ! (et toc!)
- C'est hors de question (il aurait tout aussi bien pu ajouter "we do not negociate with terrorists"). Vous ne ferez pas une journée de plus , et pour le salaire vous devrez attendre un mois . (prends toi ça , morveux !)
- Bon . J'accepte de partir sans faire d'histoires mais je veux mon salaire demain , a la première heure (et je rajoutais dans ma tête "en tout cas avant que le facteur ne passe !") .
- Ok , j'accepte" (ah ! ah ! Je l'ai bien eut le jeunot !)
 
J'arrivais le lendemain , et après qu'il m'ait dicté les termes de ma lettre de ma démission ("je soussigné parfait abruti me fait enfiler a sec et reconnaît etc ...") , je me levais pour une ultime poignée de mains , que je priais courte (tout en paraphrasant dans ma tête Daladier : "Ah le con , s'il savait !") .
Et la , l'idiot osa : "Vous savez , j'ai pris l'habitude de rémunérer mes anciens employés qui me suggéreraient ou m'apporteraient des indications susceptibles de rendre meilleure la marche du Tabac" , sous entendu dénonce les magouilles de tes anciens collègues , Judas !
 
Souriant au delà de la provocation , je lui répondais que je ne "manquerais pas avant longtemps de me rappeler a votre bon souvenir" ...
 
Je ne mentais pas . Mon premier mouvement après avoir encaissé mon chèque était de prendre la direction des Prud'hommes ...
 
La raclure , il allait enfin payer .

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30 janvier 2006 1 30 /01 /janvier /2006 19:45
Des nombreux jobs étudiants que j'ai pu écumer , aucun ne m'a laissé un souvenir aussi cuisant qu'un hammam déréglé que le tabac place du Capitole , ou j'ai tenu 8 mois ...
 
Cela avait pourtant bien commencé ! Alors que je me remettais difficilement de mon passage par l'Ofup - ou j'avais écumé des lycées de bourgades ne figurant même pas sur Mappy- , je m'étais mis en quête d'un nouveau job étudiant qui me permette de m'affranchir un peu de la BCP (Banque Centrale Parentale) . Après une semaine de cv envoyés a des entreprises aussi diverses que variées , je recevais un appel du McDo du Capitole qui me proposait de venir a un entretien d'embauche le jour même . Après avoir passé un retentissant "Yahooooo!" -je suis le cauchemar de mes voisins- , je sautais sur mon téléphone qui sonnait a nouveau , pour répondre a une deuxième proposition , émanant cette fois du Tabac du Capitole (que j'avais harcelé de coups de téléphones pendant les 2 mois qui avaient précédés , j'avais "quasi" promis de me prostituer pour qu'il me prenne , en exagérant a peine ...) .
 
Je me rendais au premier entretien chez Mc Do , entretien qui me refroidissait légèrement du fait que l'on soit 4 a postuler en même temps (ce en quoi j'avais tord , j'ai connu 1 an après un entretien d'embauche ou nous étions 50 a passer en même temps ...) . Enfin bon , après nous avoir dit que la moitié de la première fiche de paie serait engloutie dans l'équipement du parfait petit "McDo Man" et que les horaires ne dépasseraient pas les 30h par semaine -la ou je cherchais du 20h- , j'étais légèrement refroidi par la perspective de bosser la dedans , d'autant que le directeur nous parlait comme a des demeurés déjà a ses ordres la ou je n'avais même pas dégainé mon stylo pour signer le moindre contrat ...
 
Aussi arrivais je beaucoup plus enthousiaste a mon deuxième entretien d'embauche , qui s'avérait immédiatement plus constructif . Pensez vous ... le boss me promettait de prendre en compte mon "statut" d'étudiant , que je ne bosserais que le soir après les cours , des primes étaient prévues au contrat en fonction des résultats ... le bonheur , quoi ! Et bien payé en plus...
 
Je faisais un premier essai qui s'avérait réussi au sous sol des cartes téléphoniques , en réussissant a joindre le service client d'Orange et a obtenir un dépannage , ce qui en soit était une performance après avoir été baladé entre 50 différents serveurs ("Bon-jour O-Ran-Ge Vous In-for-me que le Num-ero n'est plus ..." , "Hein ? Le Sav ? C'est quoi ça ?" , "Ah désolé vous êtes sur France Telecom , pas Orange" ect...) .
 
Le lendemain , je signais mon contrat en l'absence du Boss , mais le comptable qui me faisait signer m'assurait que le boss signerait après coup ...
Ca valait le coup de l'écouter : il a été viré quelques jours après ...
 
Alors que je me faisais présenter les membres de l'équipe , un d'eux me disait "Nicolas , tu as l'air être un type bien , fuit , fuit , fuit de la !" , ce a quoi je répondais naïvement "Ben oui mais ce boulot m'a l'air pas si mal , et puis c’était ça ou McDo , alors je pense avoir bien choisit !" . Après coup , je pense que éboueur n'aurait pas été pire que ce boulot ...
 
Ca a été , pendant 2 mois . Je travaillais beaucoup plus que prévu (30h par semaine , ça valait le coup de refuser McDo , hein ?) mais bon , je n'avais rien remarqué d'anormal , mis a part que sur ma fiche de paie n'étaient pas comptabilisées un certain nombre d'heures qui , m'assura le boss , étaient en fait comptées dans la "prime" mentionnée dans une autre rubrique (je n'osais pas a l'époque lui faire remarquer mon étonnement que cette prime versée ne soit au final que de 5€ ...) . Ca allait tellement bien que j'introduisais une amie du lycée qui cherchait désespérément un job , et arrivait a lui faire avoir le boulot (on est toujours récompensé en amitié : elle a déposé contre moi par la suite , cf Part 2) .
 
24 Décembre 2002 . Alors que je m'apprêtes a rentrer chez moi , le boss vient me voir et me demande sur un ton embeté si je peux venir le 26 a 5h du mat réceptionner le tabac , en remplacement d'un employé malade (tu parles ! Il avait été viré !) . Je lui faisais remarquer que j'avais l'épaule qui se déboîtais facilement , mais devant son insistance et son assurance que je n'aurais qu'a faire le minimum , j'acceptais , en précisant quand même "que je ne le faisais que pour dépanner" .
 
... J'ai passé 4h le 26 a porter une centaine de cartons de 30Kg chacun , a me demander si je vivrais aussi bien avec un bras en moins . Quelques jours plus tard , je voyais mon nom apparaître définitivement au planning pour toutes les réceptions a venir de tabac ...
 
Je n'ai rien dit pendant 2 mois , jusqu'au jour ou alors que j'avais bossé le dimanche jusqu'a 23h , j'avais du revenir le lendemain matin a 5h pour faire la réception et que étonnant du fait que je sois seul pour la faire (ce boulot se faisait a 2) , le boss me rétorquait : "Ah oui ? Eh bien c'était une mauvaise habitude , vous pouvez très bien y arriver tout seul" .
 
Et dire que je ne pouvais pas me permettre de lui enfoncer un pieu dans le coeur , a ce vampire ... Penser a militer plus tard pour l'insertion d'un article prévoyant cette possibilité dans le Code du Travail ...
 
Une semaine plus tard , en me voyant a nouveau programmé pour la réception (dans ma tête , avec les yeux du loup de Tex Avery "Mais il se fout de moi en plus !") , j'allais le trouver et lui disait que je refusais de la faire ("Na !") . Quelques heures plus tard , j'étais convoqué dans son bureau , et s'ensuivait le dialogue suivant :
"- Bon , pour demain , tant pis , vous prendrez plus d'heures pour faire la réception mais il faut que vous veniez .
- Non .
- (interloqué) Pardon ?
- Vous m'avez bien compris , c'est non . J'ai l'épaule en charpie , qui me fait mal et se déboîte de plus en plus souvent depuis que je fais vos réceptions , ce dont je vous ai déjà prévenu plusieurs fois , la dernière fois vous m'avez en plus imposé de la faire seul alors aujourd'hui , je suis désolé , mais je vous dit non .
- Euh . Bien . Bon . Je suppose que vous en tirez toutes les conséquences ?
- Oh , je les mesure bien toutes monsieur . Et particulièrement celle qui est que je n'aurais plus a partir d'ici a 23h pour revenir le lendemain a 5H ."
 
La Guerre était déclarée ...
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