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  • : Le Petit Nicolas mais en Plus Grand
  • : Imaginez seulement que le Petit Nicolas soit devenu Grand ... Les aventures d'un ex étudiant en droit gaffeur, aujourd'hui en poste à Montréal.
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Bienvenue sur le blog du Petit Nicolas mais en Plus Grand !

Ce blog présente les navrantes aventures d'un ex étudiant en droit gaffeur et étourdi, sous la forme de petites histoires tirées de la vie réelle et tournées monstrueusement en auto-dérision. Depuis Juin 2011, le blog traite de mes nouvelles aventures au Canada et de mon installation à Montréal. Il n'est pas nécessaire d'avoir lu les anciens posts pour comprendre les nouveaux, ceci étant, et si c'était par la fin du blog que tout commençait ?

Alors pour reprendre depuis le début : 31 Octobre 2005 - Halloween et moi

Bonne lecture !
Nicopoi@GrandNicolas.com
30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 12:25
Depuis que j'ai compris qu'il n'était pas tout à fait normal de devoir passer 2h pour espérer recharger de 10 molles minutes mon vieux portable défectueux, et que j'ai fait par conséquent l'acquisition, pour une somme suffisante à indemniser l'ensemble des victimes de l'amiante, un nouveau téléphone portable (et dont le prix a comme de juste été divisé par 3 une semaine après mon achat), mes amis me lancent des regards horrifiés du côté de mes doigts.

Ce qui dénote d'un certain progrès tout de même, puisque les regards horrifiés ne se portent plus QUE sur mes doigts.

Hin hin, je vous ai bien eu.

Ainsi donc, et mon téléphone étant tactile, mais n'étant pas un Iphone pour lequel je me serais damné mais ma banquière en aurait fait de même alors bon, il se trouve que je constatais dans un moment d'égarement (pléonasme, donc) qu'il m'étais plus facile de me servir de l'ongle de mon doigt -que j'avais étonnamment oublié de dévorer comme les autres à la manière d'une côte d'agneaux- pour manier l'engin que le stylet fourni par le constructeur.

Constat pas forcément objectif du moment où j'avais perdu le stylet le lendemain de l'achat du téléphone.

Le drame était fait. Abandonnant du jour au lendemain ma joyeuse habitude d'alors, consistant à égarer un peu partout des bouts d'ongles dévorés avec nervosité, je laissais pousser ces derniers jusqu'à ce que mes mains n'en viennent à ressembler à celles de
Freddy, ce charmant psychopathe de la nuit.

Les vils médisants diront que je n'avais pas besoin d'ongles longs pour lui ressembler déjà un peu.
C'est d'ailleurs pour cela qu'on dit d'eux que ce ne sont que de vils médisants.

Après avoir un temps snobé sans état d'âmes les moqueries de mes pairs, et usé de subterfuges éculés pour retarder l'inéluctable (« Me couper les ongles ? Mais ma Brune, et comment je te gratterais le dos alors, hein ? »), je me résolvais hier matin à tenter un miracle que seule la relative proximité de Lourdes à Toulouse justifiait, à savoir :
- Chercher le coupe ongle
- Me mettre en devoir de couper ongles de main ET de pied dans la foulée.

... En même temps, les miracles qui se produisent directement à Lourdes ne sont guère plus impressionnant. La preuve : le nombre moyen d'infarctus y est très proche de celui rencontré dans une maison de retraite de Provence en pleine canicule.

Après avoir hésité une dizaine de minutes à joindre Brune au tel pour lui demander où elle a encore planqué le coupe ongle (sic), et passé autant de temps à fouiller dans le panier à bordel féminin trônant dans notre salle de bain (non sans faire de mauvais esprit, évidemment), je trouvais le coupe ongle.

J'en poussais un rugissement triomphal pour la peine.

... cela jusqu'à ce que dans un craquement sinistre et bourré de présages funestes, le coupe ongle ne se brise en deux net sur mon ongle de pouce.

(...)

Vous êtes à votre boulot, et oui, vous venez de perdre 10 minutes à lire l'histoire la plus banalement consternante qu'il ait jamais été écrit depuis les aventures de
Sylvain et Sylvette.

Bonne après midi, je m'en vais de ce pas proposer à Michael Jackson de reprendre le rôle titre de son clip Thriller.

J'ai d'étonnantes prédispositions à mettre en avant ...

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29 juillet 2008 2 29 /07 /juillet /2008 12:22

Bien que notre dernier passage, datant de l'année dernière, à Hossegor se soit soldé d'un retour de 3h durant lequel le chaton que l'on s'était fait refourguer tentait désespérément de m'inciter à l'utiliser comme limiteur de vitesse (je me disais bien aussi que j'avais beau écraser le champignon, rien n'y faisait et qu'en plus ma voiture couinait plus que d'ordinaire ...) tout en miaulant assez pour couvrir les rugissements de ma 306 aux allures de Char Leclerc, brune et moi étant de nature peu rancuniers, nous décidions de retenter l'aventure ce week-end.

Au cas ou, je faisais réviser ma voiture la semaine précédente.
Dès fois que je doive à nouveau faire un freinage en catastrophe après qu'un chat se soit mis à ronronner du coté du frein à main ...

Nous arrivions donc vendredi soir sans encombre à Hossegor, et non pas que Brune et moi ayons de plus en plus en commun avec le 3ème age (quel est le salop qui a dit « 4ème » ?), mais sitôt passé le pas de la porte de l'amie nous recevant, nous nous effondrions sur le premier canapé venu, tels de bêtes tours New-Yorkaises dont la simple vue dans une énième niaiserie TV fait que les crétins sortent inévitablement l'incroyable banalité « Tiens, c'était avant les attentats ! ».

Osez un peu soutenir que vous ne l'avez jamais dit, tiens.

Mélanie, notre hôte pour le week-end et dont je suis resté le fervent ami malgré le fait que lorsque nous étions sortis ensembles il y'a 4 5 6 ans oh et puis merde, elle m'avait largué par post-it, nous propose que nous allions prendre un verre sur le port.

Et comme le font toutes les personnes qui sont crevées et invitées chez d'autres :
Nous acceptons lâchement, un sourire honteusement pitoyable sur le visage.

Et le pire reste que Mélanie, plus fatiguée que nous, c'était probablement forcée à nous proposer de sortir.

... Dire que je m'étais promis, âgé de 12 ans, de contrevenir à toutes ces conventions sociales qui semblaient barber au possible mes parents.

Nous marchons donc le long du port de quoi essouffler un marathonien Kenyan, lorsqu'un éclair vrille le ciel, au loin au large (répétez très vite ces 4 derniers termes : vous serez surpris de constater à quel point vous avez l'air totalement ridicules). Mélanie blêmit et bafouille un « ouille, il va falloir se dépêcher de rentrer » que je prends avec dédain d'un haussement d'épaule qui ne l'est pas moins.

A tord : 30 secondes plus tard, nous étions en pleine réplique du cyclone Katrina.
J'ai le dédain maudit, c'est un fait.

(...)

Nous sommes de retour chez Mélanie, alourdis de la moitié de l'Océan Atlantique sur nos vêtements. Et comme le fait tout mâle en pareille circonstance : je demande à brune si « elle a pensé, au moins, à nous prendre des affaires de rechange ».

Je deviens limite honteux dans mes répliques délibérément machistes, j'en conviens.

Brune « ayant bien pris des affaires de rechange et t'es sacrément gonflé tout de même », mais jugeant que trempés pour trempés, autant les conserver pour le lendemain, nous entamions un streap tease devant une Mélanie ébahie (... par le fait qu'un Nico connu pour son régime de naguère limite anorexique puisse s'être muni d'un ventre Achile Talonnesque ?), avant de déplier le canapé et d'espérer enfin s'y effondrer, définitivement.

C'était encore une fois prêcher par un (monstrueux) trop plein de naïveté.

« Ah, tiens, voilà le premier de mes colocs qui arrive », s'exclama la Mélanie.

... Brune tente de planquer ce qu'elle peut derrière le premier bouquin qui passe à sa portée. J'hésite trop longtemps entre me planquer sous les draps et tenter de rester naturel.

Résultat, je ne suis ni planqué ni naturel lorsque sa coloc rentre dans l'appart.

Je redeviens en un éclair un ado timide et crétin. Je me lève pour lui faire la bise, au risque de devoir assumer (mal) mes 3 kg de trop ? Je reste assis en priant pour qu'elle se contente d'un bonjour de politesse ?

Solution foireuse de ni-ni : je me retrouve à genoux à bégayer un bonjour gêné en même temps qu'elle se penche pour me faire la bise et constater mon ventre Otaresque (dérivé d'Otarie, ne cherchez pas dans le dico).
Brune fait un sourire niais tout en réajustant son bouquin à la hauteur de sa culotte très transparente.

Arriva le second colocataire.

Très rapidement suivi du troisième, en fait.

(...)

La dernière fois que j'avais été aussi gêné de ma vie, c'était lorsque étant aller la trouver une larme à l'œil et une grimace très expressive sur le visage, ma grand-mère m'avait fait remarquer non sans une certaine ironie que « tu comprends maintenant pourquoi il vaut mieux mettre un caleçon lorsque l'on porte un jean à fermeture éclair ? » ...

Ça valait bien la peine de faire 400 bornes pour se rappeler un souvenir aussi crétin, tiens.

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25 juillet 2008 5 25 /07 /juillet /2008 13:08
Je viens de me rendre compte en jettant un coup d'oeil à la poubelle sous mon bureau au travail, que j'aurais peut-être une légère tendance à abuser du Red-Bull, ces temps ci ...

Et le plus marrant dans l'histoire, c'est que je suis en plus foncièrement persuadé que c'est une boisson "Placebo" aussi efficace concrêtement qu'une Formule 1 au milieu d'un champs de mines Cambodgien.

C'est dire, donc.


Ps/Grand jeux de l'été : Une bouteille d'eau s'est perdue au milieu d'une marée noire de canettes Red-Bull. Sauras-tu la retrouver ?


Nota Bene/ Glups! : Lu sur Le Figaro.fr (j'vous jure, c'est un accident !) :

Roselyne Bachelot conseille le boycott du Red Bull (lien)
"
(...) En juin, elle (Roselyne Bachelot, ndrl) a réitéré, en faisant part de ses «grandes réserves» sur ce «cocktail détonant»: «Le Red Bull est sous surveillance et à tout moment, dès que des éléments probants seront portés à ma connaissance, bien entendu nous interdirons le produit», avait déclaré la ministre de la Santé, lors d'un débat au Sénat sur la lutte contre les addictions"

Bien bien bien.
Mme Bachelot ...
... Quand vous ferez une déclaration semblable sur les OGM, vous me tenez au courant ?

Ah ah. C'te buse, non mais j'vous jure.


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6 juillet 2008 7 06 /07 /juillet /2008 10:46

Depuis que je suis petit, et il s’agit là d’une indication temporelle et ne portant absolument pas sur ma taille alors hein, j’ai une assez coupable tendance à vouloir sympathiser avec la terre entière, ce qui est d’autant plus contestable que la terre entière se fiche le plus souvent éperdument du monde de mes désespérantes velléités affectives.

 

Sans parler du fait que cet aspect de ma personnalité a du nettement contribué à inciter brune de m’affliger l’épouvantable sobriquet de « nounours ».

 

« Gros nounours » d’ailleurs à l’origine, mais après que j’ai viré au violet, il valait mieux pour elle exclure très vite de son vocabulaire cet adjectif hautement douteux.

 

Je ne suis pas gros, j’ai une colonne vertébrale en forme de C. Nuance.

 

Ainsi, j’ai passé un certain temps à tenter de rechercher l’affection des autres, sinon leur amitié, considérant le plus souvent à tords et à travers (je ne parle plus de ma colonne vertébrale, faut suivre un peu !) que celle-ci était acquise lorsque je n’avais suscité en tout et pour tout rien d’autre qu’un dédain pas toujours aussi grandiloquent que celui affiché par l’armée Américaine envers une armée grotesque qui proposerait son soutien pour l’une ou l’autre opération conjointe.

 

L’armée Française ? Par exemple.

 

… J’avais rigolé avec 3 andouilles à un TD d’Anglais où je n’avais pas manqué de démontrer sinon un accent à faire hurler de rire un Texan bègue, un certain talent à réaliser une vidéo grotesque pour illustrer un exposé qui ne l’était pas moins ?

 

Copains ! Vous êtes mes amis, et tant pis si j’ai cette vague impression de vous avoir appelé une demi centaine de fois en vain pour vous proposer de prendre un verre.

 

… Il est venu me parler que 2 fois dans l’année en amphi, systématiquement à la veille de la fin du semestre et pour me demander les cours que je tapais à l’ordinateur, du moins avant que celui-ci ne s’éteigne au bout de 1H15 de cours en raison d’une batterie consternante qui faisait mon désespoir et la joie des personnes derrière moi lorsque je me tapais le crane contre l’écran désespérément noir au moment où la prof venait de dire « surtout notez bien ceci : … » ?

 

Ca, c’est un pote !

Et s’il ne me reconnait pas durant le second semestre (enfin jusqu’à la fin de celui-ci, s’entend), cela ne peut qu’être du à l’obscurité provoquée par l’accumulation de fumées de cigarettes dans les couloirs vitrés de la fac.

 

Et tant pis si la cigarette a été bannie depuis déjà 2 ans : il ne s’en est pas aperçu, c’est tout.

Ne critiquez donc pas bêtement mes amis.

 

… Tu vois Romain, tu n’as rien raté à la fac.

Fin de la parenthèse personnelle.

 

(…)

 

Hier soir.

 

« Mais vas y Brune ! Elle t’a parlé en souriant toute la soirée, tu peux probablement t’en faire une amie ! »

 

Le Nico blasé de ces expériences douloureuses pousse dorénavant lâchement sa mie à commettre les erreurs qu’il aurait fait lui-même, en temps normal.

 

C'est-à-dire quand il était seul et qu’il n’y avait personne pour lui dire qu’on se foutait allègrement de sa poi… pomme.

 

« Cela ne vas pas ? Elle est sympa mais ce n’est pas parce qu’on parle un peu qu’on devient amies ! Et puis je vais passer pour une crevarde si je lui demande son tel ! »

 

Brune ne partage de toute évidence pas ma conception toute Nicolienne de « Copains ! ».

 

Il fallait agir. Fourbement, mais agir.

 

« Sinon dis moi, tu as bien dit que tu allais rendre ton appartement ? », s’enquit alors le Nico sur un ton repoussant les lois de la faux-cul attitude.

 

« Euh, oui ? », répondit la future amie de Brune, puisque je l’avais décidé ah mais.

 

« Si je peux te donner un conseil, ne paye pas ton dernier mois de loyer, la loi autorise les agences à ne pas te rendre ta caution avant 2 mois suivant l’état des lieux et elles ne s’en privent pas. Si tu veux, tiens … donne ton mail à brune, je lui préparerais un doc qui te permettra de récupérer ta caution sans histoire … »

 

(…)

 

Dans la voiture, sur le chemin du retour.

 

« Tu l’as fait exprès !

- Mmm ? Quoi ?

- Nico, je te l’ai dit, ce n’est pas parce que l’on récupère un mail que l’on se fait une amie ! »

 

Ah Ah.

Naïve de brune, va. 

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23 mai 2008 5 23 /05 /mai /2008 20:06

Le premier qui fait « pom pom pom » en commentaire , je le plombe (ou lui envoie les mémoires de Pascal Sevran , au choix) ...

Mardi 13.

Après deux bonnes heures à voler de métro en RER, je débarque enfin dans une de ces innombrables banlieues qui bordent Paris, et qui lorsqu'on les voit font nourrir des envies aussi folles -pour un Nicolas élevé au centre ville et aux bouffées de gasoil- que celles qui consistent à fantasmer sur la campagne.

Non, parce que bon, y'a un moment donné ou trop de béton tue le béton, quoi.

Quelques minutes plus tard, me voilà à l'entrée d'un tribunal, quoique l'apparence extérieure puisse suggérer que je me trouve sur le lieu de tournage d'un film d'horreur pour claustrophobes nommé « Cube », sentiment renforcé par le nombre de gens aux allures vaguement psychopathes qui errent à son entrée.

Et toujours ce goût prononcé pour le béton armé made in années 50.
J'en viendrais presque à adopter une vache à mon retour à Toulouse, tiens.

Passé des contrôles de sécurité aussi drastiques qu'à l'entrée d'un charter à destination de la Corée du Nord, je tente de m'orienter dans un dédale de couloirs bizarres quand mon téléphone sonne.

« Allo Nico ? C'est moi (Brune, vous pensez bien, tiens), je suis dans la voiture avec Mat et Caro.
- Parfait, vous arrivez dans combien de temps à l'aéroport de Rodez ?
- Euh ... Mat a pris par erreur l'autoroute de Narbonne, et ... »

Pour permettre une meilleure compréhension du récit, voici une illustration permettant d'appréhender toute la portée humoristique de cette dernière réplique.
Projo, Robert !






























... Grâce à cette illustration remarquablement bien faite en Digicolor 65bits, vous avez bien compris que chopper un avion à Rodez était relativement compromis pour les passagers d'une 306 Rouge, ce mardi matin là.

Et pour une fois, j'y étais pour rien.
Si, si.

Je raccroche, légèrement énervé, mais je suis un professionnel (ou presque) et je reste concentré sur mon boulot à venir.

... Mais tout de même et au cas où, je ressors m'isoler discrêtement pour taper rageusement sans raison apparente sur une bête poubelle qui avait le tord de se trouver là.

Lache, mais ca défoule.

Après avoir repassé le contrôle de sécurité (qui dure une plombe, vu que je voyage aussi léger qu'un régiment de majorettes. Je n'aime pas les majorettes. C'est con une majorette. Mais je m'égare ...), je me dirige vers la salle d'audience. Je cherche des yeux la greffière. Ah ? Une femme ayant la coiffure de De Funès et des lunettes de scientifique miro ? Je me dirige vers elle d'un pas assuré.

... Je ne risque rien : je ne crois pas avoir de greffière dans mon lectorat.
Du moins, il vaudrait mieux, en fait.

« Bonjour, je viens en représentation de la société Ducran-Lapoigne ... »

Franquin, tu resteras à vie une source d'inspiration inépuisable.

« Ducrannn-Lapoooigne-uh ... C'est bizarre, je ne vois pas l'affaire, vous êtes sur de ne pas vous être trompé de Tribunal ? »

... Je comprends soudainement que les contrôles de sécurité à l'aéroport sont plus surement mis en place pour la préservation de la bonne santé des greffières que pour d'hypothétiques détournements d'avion ... 

Mais je tente tout de même de garder un semblant de calme.

« Hum . Allons, vous êtes bien sure ? 
- Oui mais ... ah, attendez ... société Ducran Lapoigne vous me dites ?
- Oui ... » réponds le Nico aux soudains yeux de chat potté.
- « C'est bon, je vois votre affaire ... »

Ma main qui ainsi discrêtement crispée sur ma jambe faisait office de garrot se décrispe enfin.

« ... Par contre, l'avocat de la partie adverse a oublié d'inscrire l'affaire. »

Hum.

« ... Ce qui signifie que je ne peux pas vous dire si l'affaire sera jugée ou non dans la matinée. »

Mon ventre gargouille, me rappelant cette amusante réflexion que je m'étais faite dans ma tête quand, nonobstant les toilettes du tribunal quelques minutes plus tôt au vague prétexte que j'avais aperçu un essaim de mouches s'en echapper en même temps qu'un individu en sortait, je m'étais dit « bah, ca pourra bien attendre quelques minutes ... »

J'ai envie d'étrangler un avocat.
Enfin, plus que d'habitude, disons.

Je ressors de la salle, l'oeil tellement injecté de sang que ma vue en devient proche de celle du lapin qui espionne Lhermitte et Anémone lors de leurs ébats aquatiques du père Noël est une ordure.

Mon téléphone sonne.

« Nico, nous sommes arrivés à Rodez à temps ... »

Enfin une bonne nouvelle. Mes yeux blanchissent un peu, au risque de me faire passer maintenant pour le Juge Demort lorsqu'il prend cette petite voix qui me rappelle ma tendre enfance, et ses cours de musique ou je me suis ridiculisé à fredonner l'air de la petite maison dans la prairie.

« Par contre, Caro n'a pas pu passer la douane avec sa carte d'identité périmée ... c'est pas grave, on prend le taxi puis le train et on te rejoins à Paris. J'ai acheté un billet pour partir de Beauvais avec toi ...
- Le train ? Paris ? Beauvais ? Mais tu as payé combien pour tout ça ???
- Ah , je passe sous un tun *Ding, les passagers pour l'avion R4459 sont priés de se présenter à l'embarquement !* nel ... 
- Brune ! Brune ! Tu as payé comb tut-tut-tut ... »

Mon téléphone vient de virer aussi sombre que le compte bancaire d'une brune après des achats de billets intempestifs. Je ne pourrais pas joindre l'abruti d'avocat qui me retiens de par son absence prisonnier d'une ville de béton armé. Mon ventre émet un nouveau gargouillement inquiétant.

Vie de merde.


(Suite et fin demain ...)

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8 février 2008 5 08 /02 /février /2008 14:13

Hier soir , 18h

« Donc nous sommes d'accord Nico ? Tu t'occupes bien d'acheter une plante pour Caro , nous n'arriverons pas les mains vides pour sa crémaillère ? » , s'enquit brune pour la 7ème fois en autant de minutes .

Brune a la regrettable habitude de se répéter autant qu'une chanson de Vanessa Paradis .
Ce qui est d'autant plus inutile que 30 secondes plus tard , l'information raisonne autant dans mon cerveau que les hurlements d'un bègue aphone dans une pièce capitonnée d'hôpital psychiatrique .

Ayant pris congé de ma brune partie visiter un appartement en compagnie d'une sienne amie ayant requis son assistance , des fois qu'elle ait des velléités suicidaires très prononcées au cas où le dit appartement se révélerait une énième fois au moins aussi charmant qu'une décharge publique à proximité de Tchernobyl , je prenais moi la direction de la place des Carmes , dans l'intention de prendre un apéro récompensant justement mes rudes efforts de la journée achevée .

... C'est vrai quoi , c'est crevant de bouquiner en bronzant sur le capot de sa voiture , paumé en pleine campagne ...

Parisiens , moi aussi je vous aime .

Je retrouvais donc Manon , la petite amie de Mathieu depuis 4 5 6 la fin de la guerre de cent ans merde je sais plus , étudiante en médecine de son état , zombie halluciné et hululant à fendre le coeur de Christine Boutin chaque fois que l'on parle de soirée .

C'est terrifiant à entendre , vous l'aurez compris .
Non Manon , pose ce scalpel ! Argh!Glup!crrrouick ...

(La suite de l'histoire est narrée à titre posthume , Nico n'ayant pas survécu à la main vengeresse du Zombie de la place des Carmes . Signé : Brune)

C'est ainsi que nous prenions un premier verre en terrasse , un soleil couchant nous dorant la pilule , un air chaud s'engouffrant dans nos chevelures folles et non je ne suis pas du tout dégarni sur le coté , un clochard aux airs de George Harrison dans sa période hippie (pléonasme , soit) me lâchant 2 litres de bave (authentique) sur la main tremblotante avec laquelle je tentais désespérément d'allumer la cigarette qu'il me collait au visage .

Je reviens , je suis pas encore sur de m'être assez lavé les mains .
Et je n'ai pas encore vomi mon estomac , mais cela ne tardera pas .

... Ou en étais-je ? Ah . Oui .

Après deux premiers verres en terrasse et Mat nous ayant rejoint , nous prenions la direction du London Town , dont l'Happy Hour est l'occasion de s'interroger légitimement sur ce que seraient les tarifs en non-période d'Happy Hour .

Et vous allez voir que l'on m'accusera encore d'être médisant , tiens .

Alors que je sortais du bar pour fumer une cigarette , je reconnaissais à l'extérieur mon ancien voisin de mon actuelle adresse , et je faisais alors ce que toute personne fait lorsqu'elle rencontre quelqu'un avec qui elle n'a jamais parlé lorsqu'elle avait au moins quelque chose de banal commun , comme par exemple habiter le même immeuble : j'ai sorti une effroyable banalité sans intérêt .

« Tiens salut ! Alors , vous êtes partis sans prévenir , on a même pas eu le temps de vous dire au revoir ... »

Non mais franchement .
C'est vrai que lorsque l'on quitte un immeuble , on fait tous les paliers pour dire « salut , je quitte l'immeuble , je suis ravi de pas t'avoir connu ... »

Quoique visiblement décontenancé par l'abominable platitude intellectuelle de ma délirante réplique sans nom , il me répond , un sourire jaune au coin de la lèvre (merde , où ais je foutu mon « l'anatomie pour les nuls » ?) :
« Oui , j'ai quitté vite l'appartement et la fille avec qui j'étais »

... je vous jure que durant les 4 secondes qui suivirent , j'ai cru entendre un corbeau .
Si si , j'vous jure .

« Ah euh désolé » , réponds piteusement le Nico , réponse d'autant plus grotesque qu'il n'y a que peu de cohérence à s'excuser de quelque chose dont on est pas responsable mais il m'arrive de m'excuser auprès de ma cuillère quand je la fais tomber , alors bon , question cohérence ...

A l'intérieur du bar , la cloche de la fin de l'happy hour raisonne . L'ex voisin rompt le silence en souriant plus franchement , et rigole en lâchant « bah , c'est l'immeuble qui est maudit , sans doute ... »

Mat sors la tête par la porte entrouverte du bar , le téléphone portable à la main .
« Nico , y'a t'a moitié qui semble avoir quelque chose à te dire ... »

C'était une manière de présenter la chose .
A l'attention de ceux qui s'étonneraient de ma surdité ces prochains jours , qu'ils ne m'en veuillent pas , mes tympans n'ont pas survécu au « quelque chose à te dire » de ma brune ...

« Nico , tu fais chier ! Mat m'a dit que tu n'avais pas acheté les fleurs , tu comptes le faire quand ? Je t'ai passé les sous en plus ! »

Je jette un regard angoissé sur ma montre . 20H .

(tout ce qui suit est à imaginer avec en fond sonore la musique de Benny Hill)

Je détale tel un lapin poursuivi par le syndicat des chasseurs bourrés (ok , encore pléonasme) , à la recherche d'un magasin de fleurs encore ouvert . Celui où je pensais aller s'avère n'être qu'un salon de coiffure , je me demande l'espace d'un quart de seconde comment j'ai pu confondre les deux , le temps en fait d'avoir pivoté sur un petit saut carpé , puis je refonce dans la direction opposée .

Tout cela est à lire très vite , vous l'aurez compris .
 
J'arrive à Montceau fleurs , boutique traditionnellement ouverte très tard .
Et comme traditionnellement cela se produit en pareille situation , la boutique est -lorsque j'y arrive transpirant comme un chameau- aussi obscure que les intentions de la BNP vis à vis de la société générale .

... Putain de corbeau , tu vas te taire ?

Je rejoins Mat qui finit d'acheter des bouteilles , et qui devient aussi blanc que de la Smirnoff lorsqu'il me voit sans fleurs dans les mains .

« Nico , t'es foutu » , lâche t-il tristement avec son (très) célèbre sens de la nuance .

Loin de moi l'idée de vouloir paniquer , mais je commence effectivement à me sentir aussi à l'aise qu'un homard dans un bain-marie . Je sombre dans le n'importe quoi même , par exemple lorsque je demande au gérant du petit casino du coin « s'il n'aurait pas la plus débile des fleurs à vendre , par pitié ? » .

Entre deux crises de fou rire , ce dernier arrive tout de même à placer 3 mots cohérents pour me faire comprendre qu'il y'a peut-être encore une chance avec le fleuriste de la rue Pharaon .

J'y fonce dare-dare .
Tiens , le corbeau semble avoir été rejoint par deux autres ?

La commerçante est en train de fermer le rideau de fer de son magasin , ce qui n'augure pas forcément rien de très bon quand à mon affaire , quoique je commence à sentir vaguement le roussi (en sus de la transpiration de mammouth , évidemment) .

« Bonsoir , j'ai promis une dizaine de fois à ma petite amie que je m'occuperais d'acheter des fleurs pour une crémaillère , et je n'en ai rien fait ... pourriez vous m'éviter la décapitation , je paierais le double par pitié s'il vous plait ? »


... L'orchidée au prix d'un Mont-Blanc , je m'en souviendrais , tiens .

C'est sur : un de ces jours , je serais aussi célèbre que la vieille qui crie dans la rue « dieu est bon et va tous vous punir » ...


Nota Bene :
Parce que je ne suis jamais avare de conneries , laissez moi vous remettre à l'esprit l'excellente vidéo ci-dessous ... toute ressemblance avec des Nico , Ben et Mat dans une voiture serait incroyablement paradoxale .

 

 

http://youtu.be/SpwK3vFGJp0

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1 janvier 2008 2 01 /01 /janvier /2008 16:07

En février 2008 , la situation des cendriers s'approchait dangereusement des limites de l'insupportable .

Cela faisait déjà un mois qu'un nombre massif d'entre eux s'était retrouvé injustement propulsé dans le rangs des chomeurs à l'avenir assombri par l'absence de perspective de retour à l'emploi .

Bien sur , les plus malins d'entre eux avaient vu le coup venir , et bien avant le plan social du 1er Janvier , s'étaient reconvertis très intelligemment : un lot d'entre eux avait trouvé un poste de pièce originale de musée grâce à la complicité d'un artiste contemporain au double statut de réfugié Argentin et Polonais (donc doublement subventionné) , d'autres surent se vendre auprès d'Ikéa qui à l'aide d'une armée de désigners les transforma intelligemment en cheminée en kit (Ref : Cendrün Fumün) ...

Hélas ! Beaucoup n'avaient pas vu le coup venir , et de mémoire de cigarette , jamais on avait vu autant de cendriers à la rue que ce triste hiver là , nombre d'entre eux devant se construire des abris de fortune sur des tristes tables abandonnées en terrasses par des cafetiers compatissant .

Evidemment , l'opinion se prit d'affection pour le sort des petits cendriers oubliés dans le grand froid , surtout lorsque l'association Les cendriers de Don Quichotte monta au créneau et installa un campement de petits bars autour de l'usine Marlboro .

Mais très vite , avec le retour des beaux jours , les discussions dans les salons de thé allaient tourner autour d'autres sujets , comme le scandale de la teneur en sucre de la tarte au citron , ou encore sur l'horrible sort d'une chupa-chups retenue en otage par les Farcs (Fédération des accros récidivistes aux choses sucrées) ...

Beaucoup des cendriers disparurent alors de la circulation dans l'indifférence générale , et les SPA furent le dernier endroit ou l'on vit quelques unes de ces pauvres petites bêtes , frétillant derrière les grilles , la cendre à l'œil , en espérant la venue d'un hypothétique adopteur qui les auraient sauvé de l'incinérateur ...

Ps : Bonne année à tous .
Ps 2 : non non , j'étais à jeun quand j'ai écris ces conneries .


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17 décembre 2007 1 17 /12 /décembre /2007 15:31

Décidement , si l'on m'ouvrait comme un de ses cons de volatiles que l'on plume pour les fêtes , il est certain que l'on trouverait quelque part -entre ma colonne vertebrale en plastique et mes cotes bizarres modèle Pavarotti- quelques pages mal digérées de American Psycho .

Et non , j'avais bien compris que dévorer un bouquin est une expression figurée : j'ai bien retenu la leçon de mon père , qui il y'a très très très longtemps , alors qu'il avait été surpris par son prof en train de machouiller un coin de feuille de papier , s'était retrouvé condamné à écrire au tableau devant sa classe hilare je suis un papivore mangeur de papier .

Et on va encore m'accuser de mettre du plomb dans l'aile des relations père-fils , vous allez voir .

Pour en venir aux faits , et pour ceux qui n'auraient pas encore compris que je suis beaucoup moins rigolo en réalité qu'à travers mes récits délirants , je suis un psychopathe . Si , si , vraiment . Je suis un tordu dégénéré , doté des genes les plus effroyables qu'ait pu recevoir un gamin , en partant du principe que Staline et Hitler n'aient pas enfanté à l'issue de relations particulièrement contre-nature bien sur , et la seule vocation que je puisse raisonnablement nourrir serait de finir président de l'association des usagers d'asile psychiatrique en colère .

Mais alors avec , fiiiuuu ! Beaucoup d'ambition .

Comme un certain nombre de mes semblables , qui semblent considérer que parce que l'on s'est incarné un ongle au Cm2 en cours de récréation , on peut arguer d'une enfance malheureuse justifiant que l'on ait passé à la tronconneuse Black et Decker le voisin qui avait pour seul tord de faire un barbecue dans son jardin , je pourrais donc moi aussi me réfugier sous le protectorat de circonstances atténuantes .

J'ai été scout d'Europe .

Colonna eut-il avancé pareille défense , il serait aujourd'hui libre (de plastiquer tranquillement le commissariat de Bastia) .

(...)

La folie qui me frappe est assez particulière . A priori , je pense pouvoir affirmer ne pas etre dangereux (du moins , pour tout ce qui n'est pas caniche crétin ou vieux sénile incontinent) , ma folie à moi ne se concrétisant seulement que sous la presque pacifique forme du syndrome Caliméro mélangé à la bien connue maladie du Blitzkrieg .

Si , si , vérifiez dans vos manuels de médecine .
... Bon , pas trop tout de même , et puis c'est une maladie trop rare , alors vous ne la trouverez peut-être pas et de toute facon , personne n'aime le rabats-joie qui coupe le prof pour lui dire « m'sieu , m'sieu , vous êtes sur que vous n'avez pas dit une connerie ? » .

Ou en étais-je ? C'est fou comme on peut perdre le fil de ce que l'on dit tout de même , d'ailleurs faut que je pense à faire le nécessaire pour les impots sur le revenu , c'est quand même con que je n'ai pensé à les déclarer qu'en Septembre au lieu de Mai , et ... Ah oui ! Syndrome Caliméro doublé de la maladie du Blitzkrieg !

Le syndrome Caliméro consiste en ce qui me concerne à croire assez facilement que la terre entière m'en veut (ce qui est très présomptueux , en fait : parler d'indifférence serait déjà beaucoup plus proche de la réal... merde , ca y'est , ca me reprend) , et , au cas où il serait vraiment trop flagrant que la personne que je suspecte d'user de poupées vaudou à mon encontre n'aurait paradoxalement aucune raison de m'en vouloir , et bien je lui en trouve à sa place .

Tranquillisez vous , je vous trouve le téléphone de police-secours d'ici la fin du post .

Travaux Pratiques : Tout à votre intense campagne de spamming implacable de la blogosphère , dans le but de flatter votre vanité avec des statistiques de visites plus éloquentes que celles de machin-truc qui s'est fait éditer lui mais m'en fous c'est de la merde ce qu'il fait (c'est fou comme je sais bien personnifier les cas pratiques) , vous laissez un énième message sur le blog d'une fille très fréquenté (le blog , hein , je n'oserais pas) , nonobstant que cette dernière est par ailleurs l'amie de votre pote-blonde (parce qu'il en faut toujours une) partie à Paris il y'a quelques mois .
Lorsque votre pote-blonde laissera un commentaire pour vous faire remarquer avec une certaine ironie que vous êtes littéralement pris la main dans le sac en train de vous prostituer sur le net pour quelques lecteurs de plus , comment réagirez vous ?

Nous verrons principalement 2 hypothèses .
- vous le prenez avec le sourire , et décidez que ah ah , on vous y prendra plus à spammer la blogosphère pour des motifs incroyablement futiles en plus (ah ah) .
- vous considérerez que votre pote-blonde vous a trahi , que après tout vous ne faisiez rien de mal , que qu'est ce qu'elle a cette garce à faire des commentaires à la con , j'en ai ras le cul de ces faux parisiens qui se la pètent et rah la la , vraiment on peut être décu par les gens , tiens , je vais lui laisser un message assassin et impitoyable , ca lui fera les pieds .

De toute évidence , si vous optiez pour la deuxième option , vous seriez très atteint par le syndrome Caliméro doublé de la maladie du Blitzkrieg (= pour la propension à laisser un peu vite des messages assassins et impitoyables , ndrl) .


... Pardon Alex' , j'te promets que la prochaine fois j'irais Blitzkrieger ailleurs que contre toi .

Tu viendras quand même me voir si je me retrouve un jour à l'asile , hein , dit ? Promis , j'organiserais en ton honneur un défilé de l'amicale des usagers d'asiles psychiatriques en colère ...

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13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 16:10

Ray Parker - GhostBusters


L'histoire suivante qui va vous être narrée est basée sur des faits réels (bon , ok , comme toutes les autres histoires , mais il paraît que ça fait pro de présenter comme cela) . Pour ne pas entraver la bonne marche de la justice et protéger les innocents , il convient d'avoir en tête à la lecture de ces quelques  lignes que certains des protagonistes n'étaient peut-être et contrairement aux apparences pas encore tombés dans les affres du délire le plus complet , et que le fait que la cocaïne ait probablement remplacé les globules blancs dans leur sang ne doit pas nous conduire pour autant à les juger trop sévèrement .

Rire plus que de raison de leur ridicule , ca oui , on peut faire . Oulala , oui .


(...)

Brune et moi nous sommes récemment entichés de l'impro , ce terme terriblement vague désignant le rassemblement de gens vachement rigolos qui , par exemple , n'ont pas honte de mimer instantanément le dindon lorsqu'on leur demande d'improviser un sketch sur les relations salariés-employeur .

Et ce qui est génial avec l'impro , c'est que l'on peut sans état d'âme sortir du monde du réel .
Oui , je dis ça parce que c'est tout de même rarement le patron qui se fait plumer par ses dindons salariés . Ndrl et sic .

Hier soir , c'est donc le sourire aux lèvres que nous nous rendions au café Rex , qui n'est plus seulement l'endroit dans lequel je me suis démoli ridiculement l'épaule à vouloir danser sur une de leurs connes de tables glissantes , mais est aussi et maintenant l'endroit recevant le mercredi soir ces  rendez vous d'improvisation dont je me faisais le chantre ci dessus .

Nota Bene tant que j'y pense : Ced et les autres , je vous déconseille tout de même de vouloir faire un sketch sur , dans les airs environnant , et sous une des tables hautes .
... Déjà fait .

Cependant , alors que nous arrivions à la caisse , nous sentions plus rapidement qu'il n'en faut à un Khadafi pour rigoler joyeusement des questions attenant aux droits de l'homme , l'avion-que-tout-le-monde-nous-envie (et qui se scratche au moindre courant d'air au bout d'un an de mise en service) , que y'avait du rafale de l'orage dans l'air .

« Coucou Nic et Brune , vous n'avez pas reçu mon sms ? On voulait vous prévenir que ... disons qu'avant le début de l'impro , on va devoir laisser la scène pour 30 minutes à de la danse ... contemporaine , y'a eut un mic-mac et on a pas tellement eut le choix ... »

Mes pieds patinent frénétiquement sur place tandis que je tente vainement de me dégager de la poigne de fer de brune qui avait vu le coup venir , et celle-ci fait alors montre d'un véritable talent pour payer d'une main tandis que l'autre retient un Nico aux aguets de la première occasion de prendre comme il se doit la tangente .

J'ai un véritable talent pour flairer les traquenards .
Et pour m'y fourrer les deux pieds dedans ? Aussi .

Je commets alors une erreur tragique . Pensant qu'un peu d'alcool permettrait d'atténuer ma douleur de m'être laissé piégé tel la vile galinette cendrée que je suis , je laisse brune seule à la table que j'ai stratégiquement choisi le plus en arrière possible de la scène .

Lorsque je reviens deux verres à la main , brune a reconsidéré unilatéralement mon choix et nous a placé aux avants postes , sans retraite possible .

Napoléon III aurait rigolé de moi , tiens .

Sans doute avaient ils peur que nous ne soyons pas capable de comprendre tout seuls comme des grands ? Toujours est-il que 5 minutes étaient laborieusement perdues à nous expliquer que nous allions voir de la danse contemporaine (aaaaah!) , sur le thème du Petit Prince (oooooh!) , et d'ailleurs , qu'aux Etats-Unis , le livre avait été traduit sous le titre de « The Little Prince » .

Brune renforce sa poigne sur ma cuisse .
Tentative de retraite désespérée avortée . Une de plus .

Ca y'est , ca commence ... mal : la sono est fournie par un mini poste comme on en vendait déjà plus au début des années 2000 90 80 , et une voix off -dont je me demande si pour être aussi irritante elle n'a pas été enregistrée pendant le repas du narrateur- commence à dérouler ses inepties délirantes .

Un type dont la tête m'évoque celle du personnage dessiné sur le plateau de jeu du Dr Maboul fait son entrée sur scène et commence à jouer son rôle .
... C'est à dire qu'il avance mollement sur scène , un arrosoir à la main et faisant des grimaces à faire passer Jim Carrey pour un acteur dramatique .

Je cherche des yeux un endroit ou me planquer , au cas ou il sortirait de ses poches une arme .
Sait-on jamais .

Rentre à son tour une danseuse , quoique j'hésite à retenir cette qualification ou celle plus proche de la réalité que serait « tas d'os » (l'anorexie , ca se soigne ?) , qui , sur une musique assez proche du bruit que faisait la craie du prof quand elle crissait sur le tableau noir , tournoie sur elle même dans un peu tous les sens , sans véritable raison apparente .

Peut-être le café Rex est-il chauffé au sol ?
La pauvre , comme ses pieds métatarses ont du lui faire mal .

Le pire n'était toutefois pas encore intervenu . Allait rentrer sur scène un bonhomme coiffé à la John Malkovitch dans le film qui porte son nom , des paillettes dans les cheveux , affublé d'un costume de danse grotesque (vous danseriez en peignoire , vous ?) et comble de l'ignominie suprême , d'un petit noeud papillon rouge . Et dans cet accoutrement , l'énergumène , tirant une tronche tendant à prouver que la drogue , cela ne touche pas que les jeunes générations , se mit à faire des petits sauts carpés qui plongèrent l'assistance , majoritairement venue pour l'improvisation , dans la plus troublante des expectatives .

... Les visages des spectateurs s'enfonçaient tellement dans leurs mains que l'on en voyait par moments plus que ces dernières . Et un instant , je cru même de me retrouver sur l'île des manu-manu , pour ceux qui connaissent la bande dessinée Philémon ...

Brune me lance un regard courroucé quand je tente d'allumer nerveusement ma 3ème cigarette en autant de minutes . Je songe à m'ouvrir les veines .

Tout à ses sauts carpés , l'illuminé ne voit pas rentrer sur scène le nouveau personnage , censé à priori -et pour peu que l'on veuille bien s'accorder sur le principe de l'existence d'une mise en scène- symboliser la fleur du Petit Prince , mais à mon goût plus proche de symboliser une vieille pute/proxénete allant sur son déclin qu'autre chose .

Non , parce que le porte jarretelle , c'était franchement atroce .

Je croyais avoir tout vu . J'avais été mis hors d'état de nuire à vie , agonisant que je l'étais sur ma chaise , espérant entre deux sursauts nerveux qu'une intervention divine sanctionne d'une crise cardiaque fulgurante les salauds qui m'infligeaient ça .

Mais dans un dernier spasme qui secoua mon pauvre petit corps martyrisé par l'abominable vision , je crus apercevoir , avant que je ne meure foudroyé de terreur tel une bête victime du film The Ring , un homme-lampadaire , qui lui aussi se mit à faire des sauts carpés , menaçant à chaque instant de se cogner avec les poutres du bar (la lanterne lui avait été collée sur le front , sic) , tandis qu'un Ponce Pilate (????!!!!) de pacotille faisait des entrechats avec le débile au peignoir .

... Si je vous disais que même les gamins de 7 ans dans la salle semblaient attérés de constater que les Pokémons ne sont finalement pas un jeu virtuel ...

(...)

Le premier qui me reparle de danse contemporaine , je le défenestre .
Et je suis gentil : je prends très mal le fait de savoir que chaque fois que j'entendrais High Hopes des Pink Floyd , pourtant l'un de mes morceaux préférés , je repenserais à un pauvre type en tutu faire des sauts de lapin en clignotant les paupières ...

Les salauds , ils ont osé .

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10 décembre 2007 1 10 /12 /décembre /2007 19:03

Ais-je abusé des lectures de Maurice Leblanc ?

Jusqu'à un age très avancé , je me suis sérieusement entiché des histoires d'Arsène Lupin , me gaussant de ce balourd de Ganimard qui le poursuivait toujours aussi vainement qu'un juge Halphen convoquant Jacques Chirac , sans parler de ce gros prétentieux de Herlock Sholmès , tellement suffisant que je le soupçonne d'être à l'origine de ma sainte horreur des pédants , ou autrement dit en langage du XXIème siècle : les bobos pour les plus de 35 ans , les kékés pour le menu fretin .

Nous vivons une époque grammaticalement compliquée , tout de même .
Et non , je ne suis pas dyslexique : il a aussi existé un Herlock Sholmès .

Toujours est-il , qu'à l'instar de mon idole de jeunesse , au demeurant autrement plus flamboyante que les
deux rigolos des volcans dont j'ai naguère fait l'apologie , j'ai une tête interchangeable .

On se calme de suite , et on arrête aussi de composer le numéro de l'hopital psychiatrique .
... Merci .

L'air de rien , sans doute pour dans sa bienseillance compenser le mal qu'il m'a fait en m'affligeant des nom et prénom les plus banals (quel est le salaud qui a dit ridicule ???) de ces deux dernières décennies , le destin m'a doté d'une certaine capacité à changer de tête à volonté , un peu comme quand au Bistrot Romain , on passe du Carpaccio boeuf au Carpaccio saumon simplement grâce à un sourire à la serveuse .

Oulà , je m'égare .

C'est ainsi qu'en l'espace d'une coupe de cheveux et d'un rasage au Mach 3 , je peux passer d'une tête de baba-cool extremiste fan de George Harrison (pléonasme , non ?) à une tête de repris de justice à tendance zoophile en partance pour la légion étrangère afin d'y vérifier si oui ou non , ce que l'on dit sur les moutons est une légende ou pas .

C'est bizarre , pourtant je suis à jeun aujourd'hui .

Rien d'exceptionnel , me direz vous , que d'avoir changé de tête après un passage chez le coiffeur ?
Je pense que j'ai du mal m'expliquer .

En partant de l'hypothèse purement fantaisiste que vous soyez un homme et hétéro (je sais , je corse) , pensez vous qu'un simple passage chez le coiffeur pourrait suffire pour que la brune de vos nuits et de vos jours , avec qui vous partagez plus de 80% de votre temps (et vos chats , mais là n'est pas le sujet) , sursaute avec effroi quand vous veniez lui faire la bise dans le cou et cherche par réflexe de la main sa bouteille de gaz lacrymo , ce qui est d'autant plus surprenant qu'elle n'en a pas ?

Non ?

Alors ou vous n'avez pas de brune , ou vous avez vous toujours la même tête .

Ou alors vous n'êtes pas un homme hétéro , mais question rabat-joie peu ouvert aux hypothèses purement fantaisiste , vous vous y entendez vous . 

Mauvais coucheur , tiens .


Annexe :

Suis-je normal si :
- Pendant le shampoing , j'interromps la coiffeuse en lui disant "euh , tant que j'y pense , je peux vous demander une faveur ? Vous pourriez ne pas utiliser le truc qui aspire l'eau pour secher les cheveux , cela me fait grincer des dents ..."
- Quand on me demande la coupe que je veux , je réponds "Eh bien ca dépend de vous ... Pensez vous que vous pouvez me faire une coiffure sérieuse sans me couper trop les cheveux ? Non ? Ok , on rase ..."
- Quand la tondeuse a dégommé 7 mois de cheveux dans la nuque , je me demande s'il est trop tard pour dire à la coiffeuse que finalement , j'aurais préféré garder les cheveux longs .
- Je réfléchis à si je serais ridicule en l'état si je lui disais "stop , on touche plus à rien , j'ai changé d'avis !"
- Si j'ai envie de me flanquer sous un bus quand je vois le résultat final ?

Non ? Si j'avais pensé tout ca , vous me dénonceriez à un savant fou à la recherche d'un cerveau pour prouver que Frankenstein était une fillette à coté de son nouveau monstre ?

Ah ...
Non mais je rigolais de toute facon , vous pensez bien , allons allons .

Frankensteinrevival.jpg

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